Prédire l’inoccupation à partir de données administratives
Jusqu’à récemment, l’étendue des logements vacants dans la Région de Bruxelles-Capitale (RBC) était très peu connue. A la demande de Bruxelles Logement, le BSI, en collaboration avec le Brussels Informatie-, Documentatie- en Onderzoekscentrum (BRIO, VUB) et l’Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire (IGEAT, ULB), a étudié la possibilité de prédire la probabilité d’inoccupation d’un bien immobilier spécifique dans la RBC en reliant les données administratives existantes. Concrètement, la mise en relation de quatre bases de données (le cadastre, le registre national, la Banque Carrefour des Entreprises de Belgique et les données sur la faible consommation d’eau (Vivaqua)) combinée à des contrôles sur le terrain effectués par l’administration sur un échantillon aléatoire de 5 000 bâtiments a permis d’établir un modèle utilisable. A cet égard, une unité de logement vide peut être comprise comme une unité de logement sans domicile, à faible consommation d’eau, où dans lequel se situe une entreprise…
Besoin d’un identifiant unique pour les biens immobiliers
La mise en relation des différents ensembles de données n’a pas été simple. En effet, en l’absence d’un identifiant unique de logement, chaque fichier de données contenant des informations sur les unités de logement utilise son propre identifiant, généralement l’adresse du logement. Or, la manière dont ces adresses apparaissent dans les fichiers est très variable, de sorte que l’établissement de liens entre les différents fichiers a constitué une tâche gigantesque.
Outil de détection des logements vacants
L’estimation réussie d’un certain nombre de modèles d’inoccupation a permis de développer un outil de détection de l’inoccupation qui permet de prédire le risque d’inoccupation. Cela permet à l’administration impliquée d’être beaucoup plus ciblée dans la détection des logements vacants.
Estimation du nombre de logements vacants
Enfin, sur la base de cette étude, il est également possible d’estimer le nombre de logements vacants dans la Région de Bruxelles-Capitale. Les analyses suggèrent que ce qui est parfois interprété comme un logement vacant est en fait un logement utilisé, mais un logement sans domestique (les logements touristiques par exemple) ou un logement utilisé à des fins non résidentielles. Il semble donc tout aussi important d’encourager la « bonne » utilisation du logement. En tenant compte de ces éléments, le modèle suggère que la RBC compte quelque 700 à 9 000 logements « vacants » sans raison valable (« vacance sanctionnable »). Cette étude est, à notre connaissance, la première à estimer le niveau d’inoccupation dans la Région de Bruxelles-Capitale sur la base d’un échantillon aléatoire.