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BRUSSELS STUDIES INSTITUTE

Chaire BSI-citydev.brussels 2023 – Cours 3 : Organisation, Gouvernance & Politiques

La co-résilience pose des questions de gouvernance démocratique des quartiers et des villes, car les pratiques de co-résilience façonnent souvent des nouvelles trames sociales, matérielles et techniques dans leurs structures. La nature des processus de collaboration et de coproduction qu’impliquent ces pratiques nécessite de nouveaux modèles de gouvernance et de nouvelles formes d’organisation au sein des multiples parties impliquées et des diverses méthodes utilisées dans leurs activités. Celles-ci peuvent varier d’une plus grande autonomie à une plus grande (inter)dépendance, privilégiant toujours le contrôle des parties prenantes sur les processus de prise de décision.

Simultanément, pour forger des alternatives viables, il est nécessaire de dépasser l’hypothèse selon laquelle la prise de décision locale est inhérente aux formes de gouvernance collective les plus justes socialement et écologiquement. De nombreuses initiatives locales de résilience ont tendance à tomber dans ce « piège local », en raison précisément de leur vulnérabilité à la limitation des ressources et aux modèles organisationnels repliés sur eux-mêmes. Pour résoudre ce problème, il est important d’encourager les relations translocales entre les sites d’expérimentation et de créer des opportunités de partage de capabilité locale qui pourraient soutenir d’autres groupes et projets, et ainsi des processus collectifs plus larges d’amélioration de la résilience urbaine.

Outre les parties prenantes, les décideur.euse.s politiques et les administrations publiques ont un rôle à jouer dans le soutien des formes démocratiques de gouvernance au sein des processus de co-résilience. En l’absence de lois nationales et internationales, d’autres documents tels que des chartes, des accords, des règles et des règlements peuvent être coproduits localement et translocalement pour répondre aux besoins émergents des nouveaux projets. Il est très fréquent que des conflits surgissent dans les projets collectifs qui ne sont pas régis uniquement par un accord consensuel. Le conflit n’est pas toujours un facteur négatif car il catalyse la capacité des communautés à transformer les règles de gouvernance en remettant en question et en réarticulant leurs façons de vivre ensemble avec leurs différences.

La leçon abordera certaines de ces questions en dialogue avec Thomas Dawance, du projet Community Land Trust Brussels, un réseau solidaire d’initiatives de logement auto-organisées, alliant la propriété individuelle de logement et la propriété foncière commune avec de nouveaux outils sociaux et techniques pour soutenir la solidarité entre les parties prenantes.

 

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