L’accès au logement dans les villes belges s’est sensiblement compliqué pour de larges pans de la population au cours des deux dernières décennies. Cette “crise du logement”, devenu endémique et qui ne touche plus seulement les ménages les plus précarisés, pousse à interroger la prépondérance des mécanismes de marché dans les modes de production et d’allocation des logements, historiquement dominants dans le contexte belge.
Ce cours-conférence propose de donner une mesure de cette problématique en en détaillant un aspect d’ordinaire peu visible, à savoir les délogements de ménages frappés par une décision judiciaire d’expulsion – on en dénombre une moyenne de 11 par jour en Région bruxelloise.
Ce matériel empirique original sera ensuite mobilisé pour interroger les dynamiques actuelles de la géographie sociale bruxelloise, marquées à la fois par des logiques de transformation (gentrification, notamment) et d’inertie (consolidation de quartiers bourgeois ou populaires).